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De longues ombres

Il y a longtemps, ma femme et moi sommes descendus dans une auberge rustique du lointain Yorkshire Dales, en Angleterre. Il s’y trouvait quatre autres couples, tous Britanniques et inconnus de nous. Assis au salon un soir en train de prendre notre café de fin de repas, nous avons vu la conversation changer de cap : « Que faites‑vous dans la vie ? » À l’époque, j’étais président du Moody Bible Institute, à Chicago, dont j’ai présumé que personne ne connaîtrait le nom et le fondateur, D. L. Moody. Or, la mention de cette école m’a valu une réponse tant immédiate que surprenante : « De Moody et de Sankey… ce Moody‑là ? » Puis un autre client de l’auberge a renchéri : « On a à la maison un livre de cantiques de Sankey et la famille se réunit souvent autour du piano pour en chanter quelques‑uns. » Je n’en revenais tout simplement pas ! L’évangéliste Dwight Moody et son musicien, Ira Sankey, avaient tenu des réunions dans les îles britanniques plus de 120 ans auparavant, et leur influence s’y faisait encore ressentir.

Trouver la vie

Les paroles du père de Ravi l’ont profondément blessé : « Tu es un bon à rien, la honte de la famille. » Contrairement à ses talentueux frères et soeurs, Ravi passait pour un sujet de déshonneur. Il s’est efforcé d’exceller dans les sports, ce qu’il a accompli, mais sans parvenir à se débarrasser de son sentiment d’échec. Il se demandait : Que va‑t‑il advenir de moi ? Suis‑je voué à tout échouer ? Comment pourrais‑je bien échapper à ma vie, d’une façon ou d’une autre ? Ces pensées l’obsédaient, mais sans qu’il en parle à qui que ce soit. Cela ne se faisait tout simplement pas au sein de sa culture, dans laquelle on lui avait inculqué ceci : « Garde tes douleurs pour toi‑même, et continue de tenir à bout de bras ton monde qui s’écroule. »

La vallée de la bénédiction

L’artiste français Henri Matisse trouvait que c’est au cours de ses dernières années de vie que son oeuvre le représentait le plus fidèlement. Durant cette période, il a fait des expériences visant l’élaboration d’un nouveau style, créant des images colorées à grande échelle à l’aide de papier au lieu de peinture. Il a décoré les murs de sa chambre de ces images aux couleurs éclatantes, auxquelles il accordait un grand prix du fait qu’on lui avait diagnostiqué un cancer qui l’obligeait souvent à garder le lit.

Perdre pour gagner

Lorsque j’ai épousé mon fiancé anglais et j’ai ensuite émigré au Royaume‑Uni, je croyais que je vivrais une aventure quinquennale en sol étranger. Je ne m’étais jamais imaginé que je m’y trouverais encore près de vingt ans plus tard ni que j’aurais eu l’impression de perdre la raison en faisant mes au revoir à ma famille, à mes amis, à mon emploi et à tout ce que j’avais connu jusque là. Reste qu’en perdant mon ancien mode de vie, j’en ai trouvé un meilleur.

Grandir sous le vent

Imaginez un monde sans vent. Les lacs seraient calmes et les feuilles mortes n’envahiraient pas les rues. Reste que, dans ce cas, qui s’attendrait à ce que des arbres tombent soudain ? Or, c’est précisément ce qui est arrivé dans un dôme forestier de verre bâti dans le désert de l’Arizona. Des arbres grandissant dans une énorme bulle sans vent, la Biosphère 2, poussaient plus vite que la normale avant de s’écrouler subitement sous leur propre poids. Les chercheurs de ce projet ont fini par en trouver l’explication. Ces arbres avaient besoin de subir le stress des vents pour se fortifier.

Rappelez‑vous quand…

Notre fils a lutté contre un problème de toxicomanie pendant sept ans, une période très éprouvante pour ma femme et moi. En priant et en attendant qu’il se remette, nous avons appris à célébrer de petites victoires. Si rien ne se produisait pendant vingt‑quatre heures consécutives, nous nous disions l’un l’autre : « La journée a été bonne. » Cette courte phrase est d’ailleurs devenue un rappel de la nécessité de remercier Dieu pour son aide dans les moindres choses de la vie.

Rien ne lui est caché

En 2015, une société de recherche internationale a affirmé qu’il y avait 245 millions de caméras de surveillance installées dans le monde entier et que ce nombre croissait de 15 % chaque année. Sans compter que plusieurs millions de gens prennent chaque jour des photos avec leur téléphone intelligent : des fêtes d’anniversaire aux cambriolages de banque. Que nous accueillions favorablement cette sécurité accrue ou la dénoncions comme une atteinte à notre vie privée, reste que nous vivons dans une société mondialisée filmée sous toutes ses coutures.

Travailler ensemble

Ma femme fait un fabuleux braisé. Elle met une pièce de viande crue, ainsi que des tranches de pommes de terre et de patates douces crues, du céleri, des champignons, des carottes et des oignons dans la mijoteuse. Six ou sept heures plus tard, l’arôme emplit la maison, et la première bouchée pour juger de sa cuisson est un pur délice. J’ai toujours avantage à attendre que le goût des ingrédients qui y cuisent se mélange jusqu’à donner quelque chose qu’ils ne pourraient produire séparément.

Des gestes de bonté

Certains disent que l’écrivaine américaine Anne Herbert aurait griffonné l’expression « S’exercer à faire au hasard des gestes de bonté ayant la beauté de l’altruisme » sur le napperon d’un restaurant en 1982. Or, on l’a reprise dans des films et des livres, l’intégrant ainsi à notre vocabulaire.

À la fois ancien et nouveau

En 2014, un gouffre s’est creusé sous le National Corvette Museum, au Kentucky, entraînant au fond huit Corvettes Chevrolet sport classiques irremplaçables ; toutes très endommagées, certaines même irréparables.