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La vie reçue

Jeune, mon père se rendait avec des amis à un événement sportif devant se tenir à l’extérieur de la ville lorsque leur véhicule a dérapé sur la chaussée détrempée et qu’ils ont fait une sortie de route. Un de ses amis est resté paralysé et un autre a perdu la vie des suites de ce grave accident. On a déclaré mon père mort et on l’a transporté à la morgue. En état de choc et affligés, ses parents y sont allés pour l’identifier. C’est alors que mon père s’est réveillé de ce qui était en réalité un coma profond. La tristesse de tous s’est dès lors changée en joie.

Pas un seul passereau

Ma mère, si digne et si décente durant toute sa vie, était maintenant alitée dans un hospice, dont un vieillissement débilitant la rendait captive. Sa respiration était difficile. Son état en déclin contrastait avec la superbe journée de printemps qui, par la fenêtre, l’invitait à sortir prendre l’air.

Le dernier arrêt

Mon ami dit que notre vie est comme un train. Nous effectuons plusieurs « arrêts » pour l’école, l’université, le travail, le mariage et la famille. À chaque arrêt, nous passons du temps avec ceux qui sont aussi descendus. Lorsque nous obtenons notre diplôme ou que nous changeons d’emploi, nous disons au revoir aux gens qui sont à cette jonction et rembarquons dans le train. Seulement quelques personnes resteront avec nous jusqu’à la fin. Ce sont les personnes les plus importantes pour nous ; celles qui recevront la plus grande partie de notre temps et de notre attention.

Vie et mort

Je n’oublierai jamais le jour où j’ai assisté à la mort du frère de mon amie. Assise à son chevet, j’ai regardé l’extraordinaire rendre visite à l’ordinaire. Nous étions trois à nous entretenir tout bas lorsque nous nous sommes rendu compte que la respiration de Richard était devenue plus difficile. Nous nous sommes alors réunis autour de lui, à le regarder, à attendre et à prier. Le moment où il a laissé échapper son dernier souffle nous semblant empreint de sainteté, la présence de Dieu nous a alors enveloppés au milieu des larmes que nous inspirait la mort précoce de ce merveilleux quarantenaire.

Endormi ?

Un euphémisme c’est « l’atténuation d’une expression jugée trop directe, trop choquante ». Au lieu de dire : « Notre chien est mort », nous disons : « Notre chien s’est endormi pour toujours. »

Quelle est votre valeur ?

On raconte qu’en l’an 75 av. J.‑C. des pirates auraient enlevé un jeune noble de Rome nommé Jules César pour qui ils auraient exigé une rançon de 20 talents d’argent (qui représenterait aujourd’hui une somme de 600 000 $). On dit que César aurait déclaré dans un éclat de rire qu’ils ignoraient manifestement qui il était. Il aurait alors insisté pour que ses ravisseurs augmentent leur rançon à 50 talents ! Pourquoi ? Parce qu’il estimait sa valeur être bien supérieure à 20 talents.

Faire tout le contraire

L’excursion dans le désert peut sembler intimidante, mais pour les adeptes de plein air, cela ne fait qu’accroître son attrait. Comme les randonneurs ont besoin de plus d’eau qu’ils ne peuvent en transporter, ils achètent des bouteilles avec filtre intégré pour puiser aux sources d’eau chemin faisant. Reste que l’utilisation de tels contenants semble paradoxale. Même si l’on renverse la bouteille, pas une seule goutte n’en coule. Le randonneur assoiffé doit souffler dans la bouteille pour forcer l’eau à traverser le filtre. La réalité est donc contraire à ce qui semble naturel.

Faire des préparatifs

En voyant le corps de mon beau‑père dans son cercueil aux pompes funèbres, un de ses fils a pris le marteau de son père et l’a déposé à côté de ses mains jointes. Des années plus tard, lorsque ma belle‑mère est morte, un de ses enfants a glissé un ensemble d’aiguilles à tricoter sous ses doigts. Ces gestes de gentillesse nous ont réconfortés en nous remémorant combien de fois tous les deux avaient utilisé ces outils au cours de leur vie.

Un sinistre rappel

Qu’est-ce que tu lis ? » m’a demandé une amie. « Un conte de fées », lui ai-je répondu. « Oh ! J’aime les contes de fées ! » a-t-elle dit en se penchant pour voir le titre de l’histoire. « Beurk ! Quel titre sinistre ! » J’étais en train de lire Le cercueil de verre des frères Grimm. Apparemment, le mot cercueil lui a déplu.

De beaucoup le meilleur

Entendant une sirène à l’extérieur et n’en reconnaissant pas le son, un garçonnet a demandé à sa mère ce que c’était. Elle lui a expliqué que ce bruit servait à alerter les gens de l’approche d’une tempête dangereuse. Elle a ajouté que, si les gens n’allaient pas s’abriter, ils risqueraient de mourir lors du passage de la tornade. À cela, le garçon a dit : « Maman, pourquoi est‑ce que ce serait pas bien ? Si on meurt, on va pas rencontrer Jésus ? »